Dubé, Sébastien
Se divertir serait-il devenu une nécessité plutôt qu’un luxe ? Combien d’heures de divertissement un Américain moyen peut-il endurer par jour ? Pourquoi zappons-nous ? De quoi cela rend-il compte ? Pourquoi faut-il laisser son cerveau à la porte des salles de cinéma ? Pourquoi les blockbusters racontent les mêmes histoires depuis trente ans ? Comment s’articulent la culpabilité et le plaisir devant l’écran ? Qu’est-ce qui rend possible l’apparition de Tom Cruise dans Les Simpson ?
Ce sont là des questions qui hantent l’œuvre de David Foster Wallace (1962-2008) aussi bien dans sa fiction que dans ses essais. Explorant les principes de l’industrie culturelle, des Cultural Studies et de la postmodernité philosophique, Foster Wallace a pris le pouls d’une société – les années 1980 à 2000 – en pleine mutation. Ciblant un nouveau malaise dans la culture, celui du divertissement à outrance, son regard hypersensible fait preuve d’une réflexion qui dépasse les préceptes du consumérisme et de l’individualisme. Il sera question ici de proposer des pistes réflexives à partir de celles émises par cet auteur en se référant à une constellation de penseurs et d’écrivains, tels que Neil Postman, Eloy Fernández Porta, Christopher Lash, Angela Ndalianis, Jonathan Franzen, Zadie Smith, qui ont toutes et tous questionné l’environnement culturel occidental contemporain.